Ce matin, le monde du cyclisme (et même le reste du monde) a appris l’arrêt des poursuites de ses batailles de Lance Armstrong contre l’USADA (United States Anti-Doping Agency). Quelles sont les raisons tout d’abord de l’enquête de l’USADA et que risque le Texan ?

Lance Armstrong après sa première victoire sur un Tour de France, en 1999
Lance Armstrong après sa première victoire sur un Tour de France, en 1999

Lance Armstrong, c’est déjà, tout le monde le sait, 7 Tours de France. Celui qui a régné sur l’épreuve française de trois semaine y a par ailleurs remporté 22 étapes (+3 contres-la-montres par équipes). Notons également que ses victoires se cantonnent en deux parties : la première chez Motorola (1992-1996) où il remporte notamment les Championnats du Monde 1993, la Clasica San Sebastian 1995 et la Flèche Wallonne 1996 et la deuxième chez l’US Postal / Discovery Channel (1998-2005) avec là des victoires plus sur courses par étapes comme (hormis ses Tours de France) le Tour de Suisse 2001 ou le Dauphiné Libéré 2002 et 2003. L’année 1997 (chez Cofidis) est pour lui une année de transition puisqu’il souffre d’un cancer des testicules dont il reviendra un an après chez US Postal malgré de faibles chances de guérison. Regardons d’un peu plus près ce cancer des testicules.
Lorsqu’il est découvert, en octobre 1996, celui-ci est déjà à un stade avancé, de stade III pour être plus précis, soit le plus avancé. Mais la bêta-hCG, produite par un tissu en partie responsable du cancer selon Armstrong, fait partie des substances systématiquement recherchées dans un contrôle anti-dopage. Le cancer du Texan aurait donc dû être découvert bien plus tôt. Mais nous ne savons pas pourquoi il ne l’a pas été ainsi.

Lance Armstrong a connu deux contrôles positifs durant le Tour de France 1999 : l’un révélé pendant le Tour et l’autre un mois après sa première retraite en août 2005. Concernant le premier contrôle positif (aux corticoïdes), l’UCI avait annoncé, trois jours après l’annonce du contrôle, que Lance Armstrong bénéficiait d’une ordonnance médicale pour un médicament. Mais Armstrong a affirmé qu’il n’avait pas utilisé de corticoïdes et qu’il ne disposait pas de certificat médical lui permettant d’en utiliser. En plus, pour entretenir la contradiction, le procès verbal du contrôle positif indique « Néant » dans la colonne « Médicaments pris ». Mais Armstrong continuera sa route, vers un premier Tour de France.
Le second contrôle positif (à l’EPO), est dévoilé en août 2005 par le quotidien sportif L’Équipe. Mais la fin sera la même, Lance Armstrong ne sera pas inquiété. Pour le moment.

Commer pour augmenter l’insécurité autour du Texan, ces derniers temps, d’anciens coéquipiers d’Armstrong ont avoués s’être dopés lorsqu’ils étaient à l’US Postal, comme Jonathan Vaughters. « Pourquoi un sportif se dope ? Je sais pourquoi, car j’ai eu à faire ce choix, écrit-il. J’ai choisi de mentir, en tuant mon rêve d’enfant. J’ai choisi de me doper. Je suis désolé de et je regrette profondément. La culpabilité qui était la mienne m’a forcé à me retirer du cyclisme professionnel (ndlr : à 30 ans) pour créer une équipe, avec des tests rigoureux, et qui place la course propre au-dessus. (…) Quand je courais dans les années 1990 et au début des années 2000, les règles étaient facilement contournées par les uns et les autres. » a déclaré l’actuel manager général de Garmin-Sharp au New York Times. En 1999, un coureur français abandonne du Tour de France. Il s’agit de Christophe Bassons. Alors le symbole du cyclisme propre et entraîné par Antoine Vayer, farouche adversaire du dopage, il abandonne sous la pression du peloton qui ne supporte plus ses positions anti-dopage. Armstrong déclarera à son sujet : « S’il pense que le cyclisme fonctionne comme cela, il se trompe et c’est mieux qu’il rentre chez lui. »

2009-2010-2011 : le rab' d'Armstrong qui a aidé l'USADA ?
2009-2010-2011 : le rab’ d’Armstrong qui a aidé l’USADA ?

En septembre 2008, Armstrong annonce sur le site de sa fondation, Livestrong, créée en 1997, qu’il reviendra dans les pelotons pro en 2009 chez Astana. Après une bonne saison pour un retour, et qui plus est à son âge (38 ans), avec une 3ème place sur le Tour, L.A. décide de quitter la formation kazakhe pour créer « son » équipe : RadioShack. Mais sa saison 2010 est bien moins bonne et il décide alors d’arrêter définitivement sa carrière au Tour Down Under 2011. Ce come-back, bien que court, a certainement aidé l’USADA pour sa lutte contre Armstrong.

Désormais, Lance Armstrong risque de perdre ses 7 Tours de France ainsi que toutes ses victoires depuis août 1998. Oui, il risque de perdre ses 7 Tours. Car, au jour d’aujourd’hui, il les a encore. L’UCI décidera si oui ou non il va les garder. Mais actuellement, ses victoires avant le 1er Août 1998 restent sa propriété, chose sûre. A moins qu’une autre affaire éclate et enlève cette autre partie du palmarès de l’Américain.

Images : Midi Libre & boston.com

Lance Armstrong, un champion déchu ?