A quelques jours de Paris-Roubaix, Tom Boonen a une occasion en or d’entrer un peu plus dans l’histoire de son sport. Le belge de 31 ans pourrait même, sur ce point, se rapprocher des plus grands. En ce qui concerne les pavés, on a là peut-être le plus grand. Celui qui ne cesse de battre des records. Mais, dimanche, ce sera une course bien spéciale pour lui.

Le record de Paris-Roubaix ? Il y pense forcément.

La dernière fois que Tom Boonen a remporté Paris-Roubaix, c’était en 2009. Egalement vainqueur de l’Enfer du Nord en 2005 et 2008, il égalait donc, il y a trois ans, Francesco Moser, Rik Van Looy, Eddy Merckx, Octave Lapize, Johan Museeuw et Gaston Rebry. C’est tout. Un homme qui en rattrapait d’autres, avec trois victoires sur l’une des plus belles classiques du monde, et se rapprochait à un titre du grand Roger De Vlaeminck, également lauréat de deux Primaveras, un Tour des Flandres, deux Tours de Lombardie et un Liège-Bastogne-Liège. Les cinq monuments sont tous tombés dans l’escarcelle de De Vlaeminck. Le seul à avoir réalisé cet exploit avec Merckx et Van Looy. Boonen, lui, n’en a « que » deux, et ne lèvera jamais les bras sur la Doyenne ou la Classique des Feuilles Mortes. Mais, ce dimanche, il aura l’occasion de rattraper De Vlaeminck au nombre de victoires sur Paris-Roubaix.

En 2010, c’était la première année qui pouvait lui permettre d’y arriver. Mais, cette année, Cancellara était trop fort. Intouchable, le suisse reléguait ce jour-là son dauphin Thor Hushovd à deux minutes, et Boonen à plus de trois minutes. L’année suivante, l’histoire est bien plus cruelle pour Boonen. Alors qu’il aurait peut-être pu l’emporter, il a chuté deux fois, et a subi un ennui mécanique. Abandonnant à 50 km de l’arrivée, il laissait là le meilleur Quick Step, Sylvain Chavanel, à une bien anonyme 38e place. Une catastrophe pour l’équipe Quick Step, qui représentait parfaitement la saison de l’équipe belge. Étonnement, la forme de Quick Step et celle de Boonen vont de pair. 2011 était la pire saison de la carrière du belge, comme de l’histoire de son équipe. Cette année, Boonen va mieux, et Quick Step aussi.

Une absence qui pourrait aider

Bien sûr, sans Cancellara, c’est directement plus facile. Enfin, ce n’est jamais simple de remporter une classique, surtout pas Paris-Roubaix, la course la plus aléatoire de la saison, probablement. Celle qui, en général, crucifie la moitié des favoris en les jetant lourdement au sol sur ses secteurs pavés. Cette année, ils seront au nombre de 27. Après son immense désillusion de 2011, Boonen veut se venger. Remonté à bloc, sans Cancellara, il aura une occasion en or de prouver qu’il fait partie des grands.

Le record dont on ne parle pas

Dimanche, Boonen aura également l’occasion d’entrer dans l’histoire différemment: En remportant les quatre grandes flandriennes. Pour la première fois de l’histoire, quatre courses pavées sont inscrites au classement World Tour, et, pour la première fois, un homme seul a remporté les trois premières. La réponse sera connue à l’arrivée de Paris-Roubaix: Tom Boonen est-il le premier coureur à réaliser le quadruplé des Flandres ? Immense favori de Paris-Roubaix, il pourrait être gêné par cela pour son record. Mais, jusqu’à maintenant, cela n’a pas semblé le bloquer. Alors, record ?

Tom Boonen vers le quadruplé ?