Photo de Simon Gerrans à la fête lors du Tour de France

Dans quelques jours, le Tour Down Under va réellement ouvrir la saison 2014, en offrant le premier affrontement de l’année entre les équipes du World Tour, et entre certains des meilleurs sprinteurs ou puncheurs du Monde, en quête de succès pour lancer parfaitement leur saison. Mais, si les têtes d’affiche sont souvent nombreuses, ils viennent en général pour se remettre dans le rythme de la compétition. Une seule équipe, dans tout le World Tour, ne peut pas se permettre de voir ces six jours comme de petites vacances. Et ils ont une excuse: Ils sont australiens.

Ainsi, au cours des deux dernières années, le monde a appris à connaître Orica-GreenEDGE, la première formation World Tour aussie. Très vite, l’effectif s’est fait remarquer par ses vidéos décalées et ses résultats somme toute assez bons. Sur le dernier Tour de France, notamment, les victoires d’étapes de Simon Gerrans et lors du chrono par équipe puis le port pendant plusieurs jours du maillot jaune par ce même Gerrans puis le sympathique Daryl Impey ont permis de faire parler de la formation australienne pour autre chose que sa reprise de Call Me Maybe ou la hauteur de son bus. La Grande Boucle leur a permis de prouver que, oui, même eux peuvent faire des résultats. Et s’il y a bien une course sur laquelle ils ont le devoir de performer, c’est bien le Tour Down Under.

Simon Gerrans fêtant son maillot jaune avec Michel Polnareff

Depuis 2012 et sa création, Orica-GreenEDGE n’est encore jamais passée à côté de son Tour national. Lors de leur première participation, la présence de Matthew Goss ne leur a pas permis de performer lors des sprints, au contraire. Invisible, il n’a signé aucune performance notable, et seul le top 5 de Robbie McEwen sur la troisième étape a permis de relever la tête en ce qui concerne les arrivées massives. Mais, la veille, Simon Gerrans s’était illustré en terminant troisième de l’étape de Stirling et deuxième du groupe des favoris, à une minute de l’échappé William Clarke, également australien, et juste derrière Michael Matthews (un autre australien, c’est fou non ? Si vous êtes racistes, dites-vous qu’il s’appelle Michaël Matthieu et qu’il vient de Châlons-en-Champagne, ça vous évitera de vous énerver). Trois jours plus tard, en terminant deuxième de l’étape de Willunga Hill, Gerrans s’installait en tête du général, position qu’il allait conserver lors de l’épilogue dans les rues d’Adelaïde. A l’époque, on ne pouvait rêver meilleure course pour une première sur son propre sol. Orica possédait ainsi le leader du World Tour, qui était également le co-recordman du nombre de victoires sur le Tour Down Under. Un vrai démarrage en beauté pour la formation australienne.

Cette belle performance est confirmée en 2013. Si Simon Gerrans ne réussit cette année-là pas à conserver sa couronne et devenir le seul recordman de victoires, il remporte cette fois-ci l’étape-reine de Willunga, soit un rang de mieux que l’année précédente. Sa première étape sur son Tour national depuis son premier succès au général, en 2006. Très vite lâché au général à cause de chutes dans le peloton, Gerrans sauve donc là un Tour Down Under qui, sans cette victoire, aurait paru bien terne. Mais ce succès rend le bilan assez bon, puisqu’Orica a encore prouvé sa capacité à performer à domicile. Chose qui se confirme enfin (même si légèrement) sur les sprints. Si Matthew Goss ne remporte aucune étape, il termine quatrième de la dernière étape et, surtout, deuxième de la deuxième étape, derrière un surprenant Tom Jelte Slagter. En 2012, c’était le général. En 2013, une victoire d’étape. Cette année, Orica-GreenEDGE n’a donc pas le droit à l’erreur. Ils doivent faire aussi bien que les deux années passées, et cela passe par des coureurs en forme et motivés.

La méthode Orica: Prendre son vélo jusque dans la supérette du coin (faut dire qu’en Australie, faut faire 100 bornes pour la trouver, c’est pire que la Creuse)

Pour cela, la formation aussie n’a pas fait les choses à moitié. Leur effectif est clairement le plus imposant de toutes les équipes présentes en Australie pour cette ouverture de la saison. Ils ont aligné une équipe capable de gagner partout. Pour les sprints, pour la première fois, Matthew Goss n’est pas le leader absolu. Il devra cette fois faire face au nouveau venu Michael Matthews. Chez Orica, on préfère ne pas faire de pronostic sur celui qui emmènera l’autre. On ne sait pas encore, assurent-ils. Quoi qu’il en soit, ces deux hommes pourront également profiter de l’aide de Daryl Impey dans les sprints, ainsi que de Matthew Hayman. Seul Lotto-Belisol, autour d’André Greipel, peut prétendre avoir un meilleur train. Cette année plus que jamais, on verra des maillots Orica sur les sprints du Tour Down Under, et même dès la Down Under Classic. Mais les australiens ne visent pas que les sprints. Ainsi, ils ont également aligné une grosse équipe pour le général. Passant bien les bosses, Goss, Matthews et Impey pourront tous trois apporter leur aide, mais ils se concentreront pour autant probablement sur les étapes plates. C’est dans l’optique de ne pas fatiguer ces trois-là qu’ont été inscrits Simon Clarke, meilleur grimpeur de la Vuelta 2012, et Luke Durbridge, excellent rouleur mais aussi champion d’Australie en ligne en 2013, pour épauler, une année de plus, le meilleur puncheur australien du moment, Simon Gerrans. Avec un tel effectif, il est clair qu’Orica a le devoir de remporter au moins une étape. Et s’ils pouvaient s’assurer également une deuxième victoire au général, il y a fort à parier qu’ils ne passeraient pas à côté.

Les candidats pour le général : Enrico GASPAROTTO (Astana), Robert GESINK (Belkin), Simon GERRANS (Orica-GreenEDGE), Diego ULISSI (Lampre-Merida), Giovanni VISCONTI et Javier MORENO (Movistar), Richie PORTE (Sky) et Cadel EVANS (BMC).

Les candidats pour les sprints : Elia VIVIANI (Belkin), Francesco GAVAZZI (Astana), Geoffrey SOUPE (FDJ), Matthew GOSS et Michael MATTHEWS (Orica-GreenEDGE), Roberto FERRARI (Lampre-Merida), Marcel KITTEL (Argos-Shimano), André GREIPEL (Lotto-Belisol), José Joaquin ROJAS (Movistar), Mark RENSHAW (Omega Pharma-Quick Step), Danny VAN POPPEL (Trek), Rick ZABEL (BMC).

Article écrit par Kena

TDU : Plus qu’une préparation pour Orica-GreenEDGE