Photo de Lance Armstrong l'air dubitatif
La saison 2013 pourrait bien marquer un tournant dans le cyclisme, un tournant qu’on attend depuis près d’une décennie maintenant, celle du dopage. Sujet tabou, il se pourrait que l’on soit à sur le point de n’en parler que comme un mauvais souvenir.

 

Le ménage n’attend plus

En mai, sur le Tour de Turquie, Mustafa Sayar écrasait les pédales et ses adversaires sur son tour national. Pour certains c’était l’éclosion d’un talent qui confirmait ses résultats du début de saison, pour la plupart une insulte à la lutte anti-dopage. La sentence ne tarda pas à tomber et son contrôle positif fut annoncer. Et c’est ça qui change on n’attend plus des années avant de sévir, on préfère sévir et enquêter plutôt qu’enquêter et « rétro-suspendre ». Cette saison, à différentes échelles, Luis Leon Sanchez mais aussi Serebryakov en ont été les principaux noms. C’est une tendance qui avait commencé par les suspensions de Contador et Fränk Schleck, alors que jamais rien n’avait été prouvé. L’imbroglio Pierre Roland tombe également dans la juridiction de ce volet de la lutte anti-dopage.

 

L’épilogue de la farce Armstrong

Ce qui restera comme un des plus grands scandales sportifs, l’affaire Armstrong, et avec elle les affaires Landis et Hamilton, a enfin connu son point final cette année. Désormais condamné sportivement comme pénalement, le Texan a été déchu de ses principales victoires cyclistes. Mais plus important, les langues se sont déliées et que ce soit Hincapie, Danielson ou Vandevelde, tous ont stoppé leur carrière respective, le tout accompagné d’aveu. D’autres champions d’hier ont (enfin) avoué s’être dopé pour obtenir leurs meilleurs résultats. Tout cela pour faire table rase du passé et permettre au cyclisme d’avancer. Certains vont même plus loin et participe à la lutte anti-dopage, si cette pratique peut laisser perplexe, le fond de la pensée ne peut pas être mauvaise.

George Hincapie (à gauche) lors du septième sacre de Lance Armstrong (à droite)

Passeport biologique + MPCC, le cocktail gagnant

Depuis son instauration, le passeport biologique est passé par tous les états. Solution miracle puis outil inutile, il a eu du mal à se faire une place dans le monde cycliste. Sans oublier que le système de géo-localisation est très contraignant pour les coureurs. Cependant son application permet de mieux suivre les évolutions des coureurs et d’apporter des preuves rapides de performances anormales. Mais malgré ça il ne permet pas un suivi sur le long terme efficace. Le système de points de l’UCI étant désormais caduque depuis la mi-octobre, la solution est à chercher vers le MPCC (Mouvement pour un Cyclisme Crédible). Cet organisme regroupe un ensemble d’équipe de haut niveau et est régit par des règles strictes envers le dopage. Le sanctions et les auto-sanctions sont drastiques et strictes, cet auto-critique ne peut qu’être bénéfique. Sorte de police dans le milieu, le MPCC est ce qu’il manquait peut être pour relancer l’intérêt du cyclisme.

 

Les anciens peinent à retrouver un contrat

Klöden arrête sa carrière, Davis ne trouve pas d’équipe tout comme le dernier vainqueur de la Vuelta, Chris Horner. 3 cas différents mais tous symptomatique.
Klöden n’a jamais été pris par la patrouille mais a couru dans des équipes au passé sulfureux, T-Mobile, puis Astana et enfin Radioshack, équipe de Lance Armstrong. Beaucoup de bémol pour un coureur qui depuis quelques années n’étaient plus que l’ombre de lui même. L’Australien Allan Davis lui a débuté comme une bombe chez Liberty Seguros, de Manolo Saiz, mais depuis que ce soit chez Quickstep ou Orica-GreenEdge, il n’a presque plus de résultats. ce qui amène à se poser des questions, ce que se font certainement l’ensemble des équipes. Enfin le cas du quadra-américain est encore différent. Dans un contexte très anti-dopage, sa performance au mois de septembre est allé jusqu’à laisser perplexe son dauphin Vincenzo Nibali, qui émettait des doutes à moitié caché sur sa performance à 42 ans. Quand on connait l’aura de Nibali dans le monde cycliste, on sent que les équipes sont plus méfiantes.
Ces trois non-signatures, mais aussi celle de Luis Leon Sanchez traduise bien l’état d’esprit des acteurs du peloton.
Andreas Klöden

 

Il apparaît clair que de plus en plus les acteurs même du peloton aspire à un changement et pas seulement sur le plan sportif. Le changement se fait sur la scène mais aussi en coulisse. Changement indispensable qui se traduit par le départ de McQuaid et l’arrivée de Cockson à la tête de l’UCI.
(propos de KArt)
Et maintenant on tourne la page !