Drapeau de la belgique
SI en cyclo-cross la Belgique est depuis quelques années au sommet de la hiérarchie mondiale, en atteste les résultats des championnats du monde 2012, sur la route le pays se cherche depuis quelques saisons. Des lacunes que Philippe Gilbert ne peut plus cacher depuis sa fabuleuse année 2011.

 

Les cadres n’en sont plus

Revenons sur cette année 2011. Celle qui marque un tournant dans l’aventure belge. Le wallon Philippe Gilbert est présenté comme le futur grand du cyclisme mais se doit de confirmer. Il le fait avec brio, empochant l’UCI World Tour. Pendant ce temps le flamand Tom Boonen est attendu pour son duel face à Cancellara sur les pavés du Nord et Jurgen Van den Broeck porte les espoirs belges sur le Tour de France. Echec pour le second, dû à une chute sur la 9ème étape. Déception non compensé par la huitième place sur la Vuelta qui suit. Quand à Tommeke il passe à côté de ses classiques. La saison suivante est meilleure pour les Flamands tandis que le Wallon passe à côté après un transfert controversé chez BMC, le titre de champion du monde étant l’arbre qui cache la forêt.
Le problème est là, les cadres sont incapables de répondre ensemble et aujourd’hui on préfère miser sur un coureur talentueux comme Greg Van Avermaet plutôt que sur un des trois autres. Pourtant le paradoxe est totale puisque le coureur originaire de Lokeren n’a aucune grande victoire à son palmarès, si ce n’est la déchue Paris-Tours. Résultat les Belges sont de moins en moins présent lors des grands rendez-vous, comme le montre leur nombre réduit de coureur aux championnats du monde à Florence, 7 contre les 9 maximum.
Philippe Gilbert remportant Liège – Bastogne – Liège 2011

 

Le renouveau passe par la passion

Mais à l’image des Basques, les supporters belges seront toujours présents sur les routes à supporter leur champion. Que ce soit sur le Tour de France, lors des ardennaises ou des flandriennes, le contingent belge est toujours le plus bruyant. Une passion dévorante qui pousse les champions à se surpasser et à aller chercher de belles victoires, De Clercq sur le Giro, Bakelants sur le Tour de France ou encore De Gendt et sa troisième place chercher aux tripes sur le Giro 2012.
Autre symbole de cette passion, les équipes professionnelles. Si la disparition de Crelan (ex-Landbowkrediet) et Accent Jobs aurait pu être un coup dur, le blason est quelques peu redoré depuis quelques jours. En effet le co-sponsor d’Accent Jobs, Wanty continue finalement en tant que sponsor principal et bâti une équipe compétitive autour des anciens de la structure et du directeur sportif actuel de Vacansoleil Hilaire Van der Schueren. Autre fait important, l’investissement du milieu de football belge Timothy Simons dans la petite équipe Vastgoedservice, par pure amour du vélo. Cette équipe a déjà recruté Ruygh et surtout fait revenir le vétéran Kevin Hulsmans au pays. Enfin l’ancienne équipe Doltcini souhaite aussi grandir et recrute des coureurs de bons niveau continental comme Flahaut, Bacquet, Giorgio Brambilla et Devillers.

 

L’exemple de la France

Avec une équipe belge au plus haut niveau, Lotto-Belisol, qui joue la carte nationale, la Belgique peut prendre exemple sur le mécanisme français. En effet le parallèle est facile à faire entre ces deux pays historiques du vélo. Si Lotto-Belisol mise et accompagne la jeunesse belge, à l’image de la FDJ en France, la Belgique pourrait vite retrouver sa place au sein de l’élite mondiale. La tâche est d’autant plus aisée pour l’équipe de Marc Sergeant qu’une structure U23 existe déjà à l’échelon Continental. De plus il y a une seconde équipe Belge au sommet de la hiérarchie mondiale, Omega Pharma – Quickstep. Se reposant davantage sur sont contingent étranger elle dispose tout de même de bons élément du royaume, Boonen, Meersman et dès l’an prochain Bakelants et De Gendt. De quoi accompagner un renouveau de la patrie, de la famille belge. Si Lotto vaut la FDJ, OPQS équivaut à AG2R en France. Et quand on voit l’année 2013 du groupe de Vincent Lavenu on a tout pour être optimiste outre Quiévrain.

Niels Albert lors de son deuxième titre de champion du monde de cyclo-cross

Le mauvais exemple du cyclo-cross

En revanche il faudra éviter de reproduire le schéma du cyclo-cross où l’actuel génération belge domine certes le circuit mondial mais a une moyenne d’âge des plus élevée sans pour autant que la relève soit prête à assurer lors du départ ou du déclin de cette génération dorée. Seul Meusen semble pouvoir prendre la relève, à moins que les Belges aient une botte secrète, mais le jeu ne sera pas aussi simple avec l’éclosion des Néerlandais Van der Haar et Van der Poel. Si la place doit être faite au Wellens, Debusschere ou De Clercq, les Boonen et Gilbert ne peuvent pas pour être mis de côté, ils ont un rôle à jouer avec cette nouvelle génération et sont encore capable de belles choses avec des objectifs ciblés et une volonté affichée.

 

La mondialisation du cyclisme ne condamne pas la Belgique et les pays historique car ceux-ci conserveront toujours un savoir-faire dans ce sport. Mais pour que la mayonnaise prenne il va falloir que les sujets du Roi Philippe misent dès à présent sur la prochaine génération pour espérer retrouver leur place d’antan, sans pour autant renier leurs champions actuels.

 

(propos de KArt)
Les belges se cherchent