Screen PCM 2013 Sprint

Mélancolie et soulagement sont les deux mots qui forment le paradoxe de cet article.

Ce mardi 3 juin s’est clôturée la Coupe du Monde 2014 de Pro Cycling Manager, un événement qui réunit chaque année les communautés les plus actives du jeu. Cette compétition, telle une cérémonie finale en l’honneur d’une distraction à laquelle on s’est accommodés mais qu’il nous faudrait abandonner, fait le deuil d’un jeu devenu obsolète par la loi des opus qui n’attendent qu’une année avant de sortir de nouveau frais et actualisés.

C’est dans ce contexte de nostalgie désenchantée que tous les meilleurs joueurs de Pro Cycling Manager se sont affrontés durant tout le mois de Mai. Entre désillusions et consécrations, cette Coupe du Monde aura connu un lot de surprises inattendu, faisant passer pour absents certains des prodiges les plus invétérés et sacrant des talents insoupçonnés.

Retour sur la genèse de cette Coupe du Monde

    Organiser un tel événement, il s’agit parfois d’un périple parsemé d’embûches que vous ne pouvez pas éluder comme on escamote le Mur de Péguère un 15 juillet. Il est des décisions qui dépendent de vous et dont vous êtes responsables pour lesquelles vous ne pouvez pas toujours anticiper la portée ou la conséquence. C’est pourtant là que réside l’essence-même d’une bonne ou d’une mauvaise organisation. Orchestrer une compétition impliquant une cent-cinquantaine de joueurs, c’est accepter les autres et leurs opinions mais juger leur bien-fondé.

Toutefois, c’est en connaissance de cause qu’une partie de l’équipe du FR MM KO (chaîne YouTube) ainsi que certains fervents membres de PCM France se sont lancés dans l’aventure. Cyanide et Focus ayant tous deux donnés leur feu vert et promis des prix aux gagnants, le périple pouvait démarrer.

Au programme : définir le calendrier des épreuves, les règles et les différentes modalités qui régiraient la Coupe du Monde. Il s’agit de la phase du travail qui n’est pas particulièrement la plus tordante mais qu’il faut faire, sans quoi rien ne se déroulerait correctement. Du point de vue des ambitions affichées pour faire de cette Coupe du Monde un succès, l’équipe du FR MM KO avait planifié de diffuser en direct les courses majeures de l’événement et d’enregistrer la majorité des disciplines sur leur chaîne personnelle, en partenariat avec un YouTuber anglophone : ProAimKia ; tout ceci dans l’optique de donner encore plus de visibilité à cette compétition et de faire de cette dernière un spectacle rendu passionnant par les vertus de la rivalité entre les joueurs.

    En organisant un événement de cette envergure, il n’y a aucun bienfait à tirer en cherchant à faire mieux que n’importe quels autres organisateurs passés, seule la sincérité des décisions prime, permettant à la compétition de se dérouler dans un cadre idéalement détendu et qui se focalise sur l’aspect fun de la chose. Ainsi, les mots d’ordre pour une telle Coupe du Monde sont : amusement, équité et respect.

Le lancement d’un événement de haute volée

    14 Avril : C’est l’ouverture des inscriptions pour chaque joueur voulant participer à la Coupe du Monde individuelle. Les inscriptions pour la Coupe du Monde par équipes ne débuteront qu’une semaine plus tard. Une nouveauté à signaler : cette année exclusivement, n’importe quelle équipe aura la possibilité de s’inscrire et de concourir pour sa nation ou en tant qu’équipe unifiée, par le biais d’un nouveau système d’inscription. D’abord controversée, la décision a finalement été approuvée par la majorité et l’événement s’est déroulé sans soucis majeurs de ce côté-là.

Chaque soir, une nouvelle épreuve. Chaque joueur s’apprête alors à participer aux disciplines pour lesquelles il s’est inscrit. Parmi ces disciplines, toutes les épreuves disponibles dans le jeu seront jouées, à l’exception de la « Vitesse individuelle » (un contre un) qui demeure la seule épreuve non jouable pour des raisons techniques et d’équité lors d’un événement multijoueur officiel de Pro Cycling Manager.

La discipline reine reste la Route où chaque tour est composé de quatre étapes réparties sur deux jours de la semaine. L’objectif est alors de diversifier un maximum le profil des étapes pour chaque tour. De par le prestige tant convoité de cette épreuve, il s’agit de la seule discipline qui rapporte plus de points pour le classement général final de la Coupe du Monde ; les autres disciplines étant toutes des épreuves sur Piste. Le classement général final détermine alors le vrai vainqueur de la Coupe du Monde 2014 de Pro Cycling Manager.

    Le Keirin sera la toute première épreuve disputée. Pour cette épreuve, trois tours qualificatifs et recouverts d’écueils mènent à la prestigieuse finale. Pour toutes les autres épreuves, deux tours qualificatifs suffisent pour aller en finale. Si un joueur n’était pas présent le jour de l’épreuve ou s’il s’est fait éliminer à un tour où il était préalablement qualifié, une seconde chance s’offre à lui, lui permettant ainsi d’accéder au tour suivant s’il finit parmi les tout meilleurs de cette dernière.

Par équipes, on retrouvera les mêmes disciplines avec le même nombre de tours. Une différence notable au niveau du calendrier cependant : tous les tours se jouent le même soir, sauf la Route qui se joue là-encore sur deux soirs dans la même semaine. L’endurance est de mise ! Chaque épreuve se joue par équipes de quatre contre quatre autres équipes formées de quatre joueurs, sauf le Keirin qui se joue par équipes de trois contre une seule autre équipe de trois.

    C’est dans ces conditions que chaque joueur a pu exprimer son talent et ses capacités face à ses adversaires.

Des favoris dans une compétition faite de rivalités

    Ainsi, l’heure de la grande bataille eut vite fait de retentir et les grandes hostilités débutèrent dès le premier tour de chaque épreuve, avec des groupes relevés d’entrée de jeu. En effet, la Coupe du Monde de Pro Cycling Manager réunit chaque année de nombreux joueurs dont la plupart font partie d’un groupe que l’ont peut qualifier d’élite dû à leur grande expérience en multijoueur emmagasinée tout au long de l’année et durant les années précédentes. Face à cette élite, un novice ne semble pas faire le poids.

Mais s’il est possible de distinguer une communauté de joueurs élitistes dans Pro Cycling Manager, tenter de déterminer des leaders parmi les élites semble être une démarche beaucoup plus indécise. Malgré tout, et même si n’importe quelle tentative de pronostic quant aux vainqueurs des différentes épreuves relève plutôt des sciences occultes, le « Hall of Fame » (Historique des Vainqueurs) des années précédentes nous permet d’en savoir plus sur les favoris de cette Coupe du Monde. Aussi, parmi les noms qui reviennent le plus souvent : le néerlandais Appeltaart, vainqueur du classement général de la Coupe du Monde 2013, le portugais josepereira, dauphin d’Appeltaart et le belge Michiel910715, vainqueur de l’Omnium cette même année et toujours extrêmement bien placé lors des épreuves non goudronnées ; pour ne citer que certains des champions les plus expérimentés.

Du côté des français, une bande à part fait course seule et se distingue particulièrement des autres. Emmené par des joueurs tels que JohnVino, Shadow ou encore Kingmaker, ce groupe fait partie des communautés de joueurs les plus expertes sur Pro Cycling Manager.

    Par équipes, ce sont logiquement les communautés les plus actives en multijoueur tout au long de l’année qui font office de favoris. De cette façon, les différentes équipes belges et du Benelux, ainsi que la troisième équipe unifiée emmenée par son leader Appeltaart, figurent parmi les premiers candidats à la victoire finale. D’autres favoris et outsiders se dégagent, parmi lesquels : l’équipe française citée précédemment, l’équipe d’Allemagne et les deux équipes alignées par le Portugal.

Les vainqueurs d’une Coupe du Monde âprement disputée

    Dans tout milieu élitiste règne la rivalité. C’est dans un climat parfois réchauffé que se sont déroulées certaines des plus prestigieuses hostilités, les divers bugs et problèmes liés au serveur n’aidant pas à calmer les ardeurs des plus impétueux guerriers de cette Coupe du Monde. Alors, de cette compétition relevée et à l’atmosphère versatile, quels sont les champions qui ont émané ?

Dans l’ordre de la chronologie de l’événement :

Course aux Points : Finalement, peu de surprises quant aux finalistes des différentes épreuves durant cette Coupe du Monde. Pourtant, il s’agit d’un joueur que l’on peut désormais volontiers classer parmi ces talents insoupçonnés qui s’est imposé en Course aux Points. Le portugais SirBoston, ancien joueur de Pro Cycling Manager 2009 et beaucoup moins actif depuis, a marqué dix-huit points sur les huit sprints de l’épreuve, devançant ainsi les deux néerlandais : Pliox et Appeltaart.

Scratch : C’est avec beaucoup moins de stupéfaction qu’un joueur autrement plus renommé dans le milieu est devenu champion du monde de Scratch. Alors qu’on aurait pu croire à un coup magistral des allemands, partis à deux à quelques tours de l’arrivée, c’est Scuderia qui a franchi la ligne d’arrivée en premier à la suite de ces vingt tours de piste. Il devance son compatriote belge nclJente et le portugais Joao11.

200 mètres lancés : Il ne fait nul doute qu’il s’agisse de l’épreuve la plus indécise une fois la grande finale arrivée. Au terme de trois manches extrêmement serrées, c’est finalement Appeltaart qui a réalisé le meilleur temps (10,156) lors de la toute dernière manche, devenant ainsi champion du monde de la discipline. Alors que l’allemand xXMajesticoXxx et le danois Failured était tous deux en tête à la fin de la deuxième manche, ils n’ont finalement même pas connu le podium puisqu’ils n’ont terminé que quatrième et cinquième, les deux dernières places du podium revenant respectivement au portugais josepereira et à l’allemand Chrischi.

Éliminatoire : Très certainement l’une des épreuves favorites des joueurs sur Piste, l’Éliminatoire est l’une des disciplines les plus techniques et qui fait appel à des réflexes éclairs tant les possibilités de se faire bloquer par ses adversaires sont nombreuses et légitimes. Et alors que le français JohnVino avait bien failli se faire éliminer parmi les tout premiers, survivant face à son concurrent éliminé d’un boyau, il a finalement remporté l’épreuve devant le belge MonsieurKauwg et le portugais jotafef.

Keirin : Dans cette discipline où tout est possible, un favori se dégageait pourtant, le champion du monde 2013 : Appeltaart. La tournure n’a pas été la même pour lui puisque bien que finaliste, il a terminé quatrième. Au terme des cinq manches de ce Keirin, c’est une nouvelle fois SirBoston qui a déjoué tous les pièges et obtenu le sacre de champion du monde de Keirin, devant son compatriote portugais josepereira et le local Horse, ce dernier ayant surpris même les bookmakers les plus avisés.

Omnium : Souvent considéré comme la discipline reine de la Piste sur Pro Cycling Manager puisqu’elle cumule quatre épreuves différentes : la Course aux Points, le Scratch, le 200 mètres lancés et l’Éliminatoire, l’Omnium est une discipline qui récompense les joueurs complets et endurants. C’est finalement JohnVino qui a triomphé de ces quatre épreuves, réalisant un excellent Scratch ainsi qu’un brillant Éliminatoire, discipline qu’il avait remportée la veille, et devenant ainsi champion du monde de l’Omnium en devançant pour trois points le néerlandais Pliox et pour onze points le belge Bart.

Route : Sur cette épreuve uniquement, des profils de joueurs différents rejaillissent. Il y a les tacticiens qui préparent tout à l’avance dans le but d’acquérir la technique parfaite le jour de la course et ceux qui jouent semble-t-il à l’instinct, adaptant leur stratégie de course en fonction du profil et des faits de jeu. En revanche, il s’agit également d’une épreuve où les résultats ne sont pas devinables à l’avance et où chacun semble avoir sa chance. À la suite des quatre étapes formant cette finale : une étape de pavés, une vallonnée, une étape de sprint et une montagneuse, l’allemand Ghosty est devenu le nouveau champion du monde sur Route, notamment grâce à une très belle dernière étape. Il devance ainsi les deux belges Phoenix et Nvdb.

    Au classement général, Ghosty a fait coup double en dominant l’épreuve Route. Avec plusieurs places d’honneur dans les différentes disciplines sur Piste et un total de 576 points, il remporte le classement combiné de toutes les épreuves. JohnVino termine à la deuxième place de ce classement avec seulement vingt-cinq points d’écart entre lui et le vainqueur. C’est Appeltaart qui est venu compléter ce podium de prestige, avec une faible marge d’avance de dix-neuf points sur le quatrième : SirBoston.

     Par équipe, les favoris ont pris le rendez-vous au sérieux et assez peu de surprises se sont produites. Seules les deux équipes italiennes et les deux équipes espagnoles ont déçu, n’étant pas au niveau escompté ou manquant de disponibilité.

La Course aux Points a été remportée par l’équipe de France de JohnVino (encore lui), le Scratch par la Belgique, le 200 mètres lancés par le Danemark, l’Éliminatoire et l’Omnium par l’équipe du Benelux, le Keirin par le Portugal et la Route par la troisième équipe unifiée emmenée par Appeltaart.

De par ses aptitudes de polyvalence tout le long de cette Coupe du Monde, la France est devenue championne du monde par équipe par l’intermédiaire de l’équipe de JohnVino, devant l’équipe numéro un de Belgique et l’équipe numéro un du Portugal.

Entre mélancolie et soulagement

    Ainsi vient la conclusion de cette compétition tumultueuse, ce périple interminable. D’une aventure aussi exaltante et attrayante, quand on en voit le bout, on ne peut qu’éprouver de la mélancolie pour les moments mémorables dont chacun se partage encore les souvenirs. Cependant, vous l’aurez compris, c’est avec un œil d’organisateur que chaque mot écrit ici prend son sens, biaisé par une expérience trop peu objective.

Effectivement, l’aventure fut généralement belle, souvent passionnante et parfois même intrigante. Les sentiments des spectateurs et les émotions des joueurs qui les unissent sont nobles, comme il est noble d’apprécier ensemble chaque note jouée lors d’un concert de Queen. Mais bien qu’avoir le privilège d’organiser une telle Coupe du Monde peut donner la vertu de rendre fier, il n’en demeure pas moins un soulagement lorsque le périple sonne le glas et que tout s’arrête enfin. Les responsabilités prennent fin, les décisions litigieuses aussi ; Pro Cycling Manager n’est plus que le jeu qu’il a toujours été et tout le monde se concentre désormais sur l’opus qui va très prochainement débarquer et éclipser l’opus actuel aux oubliettes par la même occasion.

Alors, c’est avec ces mêmes sentiments de mélancolie et de soulagement que nous rendrons ici hommage à cet opus, par le biais de cette Coupe du Monde, qui aura permis de graver de nouveaux grands noms à son palmarès et de donner à ses organisateurs une épitaphe de renom lorsqu’ils quitteront définitivement le monde de Pro Cycling Manager.

Par FrenshRevolution (F_R), organisateur et grand trésorier de la Coupe du Monde 2014 de PCM

L’épopée d’un long périple : La Coupe du Monde 2014 de Pro Cycling Manager