Oui, la réouverture de l’affaire Mantoue fait du bruit. Les coureurs concernés risquent ici leur carrière. Mais, surtout, cette affaire qui dure depuis des années et qui semble interminable obscurcit le ciel du cyclisme. Ce dimanche, une nouvelle information pourrait à nouveau faire polémique.

Une audience gênante, surtout par la date

Aujourd’hui, le procureur qui se charge de cette affaire a annoncé la date qui a été fixée pour l’audience. Le 13 juillet. En plein milieu du Tour, juste après les étapes de la Toussuire et de Porrentruy. Cunego, Bruseghin, Ballan, Tiralongo doivent donc renoncer au Tour. Si les trois derniers ne visaient pas forcément la Grande Boucle, le premier, lui, semblait devoir jouer à nouveau le rôle de leader en montagne pour la Lampre.

La réouverture, enfin

En 2008, on découvrait qu’une trentaine de coureurs étaient impliqués dans l’affaire Mantoue, grâce aux déclarations d’Emanuele Sella. Petacchi, interrogé en 2010, semble tiré d’affaire. Mais ce n’est pas le cas de tous. Sur les 21 coureurs impliqués, on compte dix coureurs ayant couru à la Lampre, et huit y courent encore. Si cette affaire menait à des suspensions, ce serait peut-être la fin de l’équipe italienne. Cunego et Petacchi, grands leaders de l’équipe avec Scarponi, en danger, mettent l’équipe italienne en péril.

Tout ça pour quoi ?

Sûrement pour rien. Depuis quatre ans, rien ne se passe dans cette affaire, malgré de nombreuses enquêtes et réouvertures du dossier. Si, finalement, on en arrivait à un non-lieu, ça ferait parler. Surtout chez les étrangers, qui suspectent la justice italienne de favoriser ses cyclistes, dont Cunego, le petit prince, adulé chez les transalpins. Le lombard, seul coureur à n’avoir jamais rencontré le médecin suspecté, est cependant depuis des années vu comme un coureur dopé. Il arbore d’ailleurs un tatouage « Doping Free », qui gêne beaucoup.

Une carrière gâchée par cette affaire ?

Pour Alessandro Ballan, peut-être. Si l’italien a été champion du Monde et a remporté le Tour des Flandres, il a dû renoncer au Tour d’Italie 2011, mais surtout à Paris-Roubaix en 2010, alors qu’il semblait capable de belles choses. Son équipe BMC ne lui a pas fait de cadeaux. Mais sa malchance date d’avant. En 2009, suspecté de se faire des transfusions sanguines, il est obligé de renoncer au Giro. Lorenzo Bernucci est peut-être le plus « à plaindre ». Vainqueur d’une étape du Tour en 2005, il a été suspendu deux ans en 2007, puis cinq en 2010. Mais cet homme est l’une des brebis galeuses.

Dans quelques mois, nous connaîtrons donc peut-être l’issue de cette triste affaire, qui lie encore une fois le cyclisme au dopage. Mais il est également possible qu’aucune suspension ne soit donnée. C’est peut-être, finalement, la meilleure solution, mais aussi la pire.

L’affaire Mantoue, une réouverture qui gêne