On attend le résultat de l’affaire Armstrong. Mais, ce qui est sûr, c’est qu’Andreas Klöden a toujours terminé à la place à laquelle il ne fallait pas finir. Une anomalie qui ne semble lui arriver que sur le Tour, mais qui l’a empêché de devenir un très grand coureur.

2004 : La première deuxième place

C’est cette année-là que tout commence. Klöden a du mal à confirmer ses victoires de 2000 sur Paris-Nice et le Tour du Pays Basque. Sa troisième place aux Jeux de Sydney aussi. Sur ce Tour, le coureur de la T-Mobile retrouve ses jambes de 25 ans. Toujours présent tout au long des trois semaines, il ne perd au général que face au Boss, Lance Armstrong, qui s’adjuge un sixième Tour de France consécutif. Klöden a existé tout au long de la course, a tenté, a pu croire à certains moments à la victoire, mais Armstrong était là, et cela signifiait, à l’époque, que l’on ne pouvait gagner le Tour de France si l’on n’était pas l’Américain. Cette année-là, Klöden n’est pas non plus verni au niveau des étapes : entre la 8e et la 19e, il termine huit fois dans les cinq premiers, sans jamais gagner. Deux deuxièmes places, une derrière Virenque échappé, une derrière Armstrong, mais aussi trois troisièmes places, les trois derrière Armstrong, deux avec Ullrich deuxième, une avec Basso en vainqueur.

2006 : Bis repetita

Au départ de ce 93e Tour de France, il n’y a plus de patron dans le peloton. Armstrong parti après sept succès consécutifs, la Grande Boucle est, pour la première fois depuis longtemps, ouverte. En plus de cela, la plupart des favoris annoncés, comme Vinokourov, Ullrich, Mancebo et Basso, est contrainte de renoncer à quelques heures du départ, pour des affaires de dopage. Andreas Klöden compte bien en profiter. Mais il y a un hic, et même deux. Le premier s’appelle Oscar Pereiro. Après avoir raté le passage dans les Pyrénées, l’Espagnol prend la poudre d’escampette sur la 13e étape. Le peloton laisse filer, et Pereiro, qui semble être cuit après ses désillusions en montagne, reprend 30 minutes aux leaders, et se pare de jaune. Mais, dans les Alpes, il ne lâche pas, et ne perd son maillot jaune qu’au profit de Floyd Landis, le deuxième hic, échappé victorieux à la suite d’une étape folle qui s’achevait à La Toussuire. Sur deux échappés fleuves autant qu’improbables, Andreas Klöden a perdu le Tour. Car, qu’on ne s’y trompe pas, il était bien le plus fort cette année-là.

2009 : Le retour de la malchance ?

Klöden fait à présent partie d’Astana. Il est au service de Contador, du moins sur les tros Grands Tours remportés par l’espagnol entre 2007 et 2008. Mais, en 2009, Lance Armstrong fait son retour. Le septuple vainqueur du Tour se pose en candidat sérieux à la victoire, et veut l’équipe à son service, malgré Contador. Astana se coupe en deux, entre les Armstrong et les Contador. Klöden, comme Leipheimer, Zubeldia ou encore Popovych, opte pour Armstrong. Il en sera récompensé par une place chez Radioshack, mais devra faire l’équipier pendant trois semaines, malgré son talent et sa forme. Troisième Astana au général, il est sixième, à une place du souvent désiré top 5. Tout ça à quelques secondes du podium.

2012 : Your latest trick

Radioshack n’a pas de leader attitré, tout comme en 2011, année catastrophique pour l’équipe de Lance Armstrong sur le Tour. Au fil des jours, on voit en Zubeldia un leader naturel. Déjà deux fois cinquième du Tour de France, l’espagnol prend cette fois-ci la sixième place de l’épreuve. Klöden, qui n’a jamais été aidé, mais qui n’a pas non plus aidé cette année, tient tout au long des trois semaines aux abords du top 10. Le contre-la-montre de Chartres plaide en sa faveur, mais il lui manque 37 secondes de Thibaut Pinot. Dommage, encore.

Klöden, maudit du Tour