Le World Tour d’après-Tour reprenait ses droits avec la Clasica San Sebastian. Et, comme depuis le début de la saison, qui dit Classique dit Gilbert. Le belge s’est encore imposé, sa sixième victoire World Tour de la saison, quatrième sur une course d’un jour. Ses plus proches poursuivants, Carlos Barredo -vainqueur de l’édition 2009- et Greg Van Avermaet n’auront jamais pu prétendre à la victoire. 

Venait ensuite le Tour de Pologne. Vainqueur de deux étapes, Peter Sagan a remporté le classement général au jeu des bonifications devant Daniel Martin, vainqueur de la sixième étape. Marcel Kittel s’est quant à lui vraiment révélé sur cette course, remportant quatre de ses sept étapes. Le vainqueur d’étape le plus âgé de ce Tour, Daniel Martin, n’a que 23 ans, ce qui confirme un rajeunissement du cyclisme.

Un rajeunissement encore accentué par la victoire de Edvald Boasson Hagen sur l’Eneco Tour, une semaine plus tard. Le norvégien de 23 ans n’a remporté qu’une étape, la dernière, mais sa capacité à être présent partout, que ce soit sur des pavés, des vallons ou en contre-la-montre, lui avait déjà permis de prendre la tête du général au soir de la quatrième étape. Phinney et Sergent, tous deux issus de Livestrong et âgés de moins de 25 ans, ont eux chacun remporté un des contre-la-montre du parcours, tandis que Greipel et Gilbert ont malgré tout réussi à embellir le bilan d’Omega. L’allemand a remporté deux étapes tandis que le belge a terminé deuxième du général et a remporté la première étape difficile. Entre-temps, Matteo Bono avait remporté à la surprise générale la cinquième étape.

Le dernier Grand Tour de l’année, la Vuelta, arrivait ensuite. Peter Sagan et Marcel Kittel, deux futurs grands du cyclisme, ont ouvert leur compteur sur une course de trois semaines, remportant respectivement trois et une étape. Mais ce ne seront pas les seules surprises de cette course. Juan José Cobo, vainqueur de l’étape de l’Angliru, est revenu de nulle part pour remporter le général. L’ancien Saunier Duval n’avait jamais été aussi fort, lui qui avait toujours été cantonné à un rôle d’équipier. Derrière lui, sur le podium, viennent deux Sky. Le troisième du général est l’un des favoris au départ, Bradley Wiggins. Mais le deuxième est lui totalement inattendu à ce niveau. Christopher Froome, qui n’avait jusque là jamais rien remporté chez les pros, a non seulement levé les bras sur une étape au final somptueux, mais a aussi tenu tête à Cobo sur l’ensemble des trois semaines de course. Moncoutié, vainqueur d’une étape pour la quatrième année consécutive, a également remporté un quatrième maillot de la montagne, nouveau record. Finalement, les autres surprises viennent des échecs des favoris annoncés. Nibali, tenant du titre, n’a pris que la septième place, juste devant Jurgen Van den Broeck, tandis que Joaquin Rodriguez, malgré deux victoires d’étapes, n’est que 19e. Igor Anton, lui, n’est même pas dans les 20 premiers…

Les classiques qui se déroulent durant la Vuelta n’ont elles pas réservé de grandes surprises. Edvald Boasson Hagen a remporté la Vattenfall Cyclassics, alors que Grega Bole a levé les bras sur la Classique de Plouay. Philippe Gilbert a encore gagné, sur le Grand Prix de Québec, mais n’a pris que la troisième place du Grand Prix de Montréal, remporté par Rui Faria da Costa, l’un des deux survivants de l’échappée, l’autre étant Pierrick Fédrigo.

Le Tour de Pékin, lui, a confirmé les attentes qui étaient mises en lui. C’est-à-dire aucune. Tout s’est joué sur le contre-la-montre inaugural, de seulement 11 kilomètres. Et, en la présence de Tony Martin, il n’y avait pas de grandes chances pour les autres d’empocher le général. Après avoir remporté ce contre-la-montre, il a contrôlé pour l’emporter devant David Millar et Chris Froome, qui a confirmé son exceptionnelle Vuelta. Haussler, Viviani et Galymzianov ont remporté les trois étapes de sprint, laissant à Nicolas Roche l’étape de montagne, cependant trop plate pour créer des écarts.

La saison se terminait, comme chaque année, en Lombardie. Le Tour de la province italienne, dont Gilbert était double tenant du titre, est revenu à une révélation. Oliver Zaugg a battu tout le monde en partant dans la dernière difficulté pour s’imposer en solitaire. A 30 ans, il s’agit de sa première victoire professionnelle. Daniel Martin, encore deuxième, et Joaquin Rodriguez ont complété le podium. Gilbert, immense favori de cette course, n’a quant à lui pris que la huitième place, émoussé par une saison marathon.

La saison 2011 a été celle des révélations, des découvertes, plus que celle des confirmations. Les coureurs déjà installés aux meilleurs rangs ont déçu, excepté Evans, Contador et Gilbert. Nuyens, Cobo et Zaugg se sont enfin révélés, alors qu’ils avaient dépassé la trentaine. Kittel, Sagan et Boasson Hagen ont eux réalisé la plus belle saison de leur vie, mais sont capables de bien mieux.

Bilan de l’année (Partie 3 sur 3)